miércoles, 23 de enero de 2008

CRISE

Un film muet de Georg Wilhelm Pabst



JEUX DE MIROIRS


Dans Crise, Pabst se présente sous son jour le plus froid. La caméra observe simplement ce qui subsiste des personnages une fois qu'on leur a ôté leurs motivations psychologiques et leurs aspirations. Par le choix des angles de prise de vue, miroirs, fenêtres et vitres des voitures, la caméra joue son rôle dans ce jeu voyeuriste. Pabst montre de l'extérieur un monde axé sur le paraître. Une société dans laquelle, par le truchement du regard, les êtres se muent en fétiches qui se monnaient, où les prostituées de luxe vendent l'illusion du désir. Échanges et faux-semblants, les apparences s'achètent en grosses coupures. Si le film Crise est d'une telle actualité, il le doit précisément à la peinture d'une société régie par les lois du marché.

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