FESTIVAL DE HYERES
CAHIERS DU CINEMA
Nº 304 Octobre 1979
Leos Carax
Le film catalan Shirley Temple Story de Antoni Padrós (1975-76) était une sorte de “happening” dans le programmation du festival-même s’il ne restait qu’une vingtaine de espectateurs à fin de la projection. Quatre heures de pellicule brute, non raffinée, noire et blanche.A.Padrós (2) a un tempérament de cinéaste délirant- je ne parle pas d’un délire à la Ken Russel, fantasmatique et esthétisant, mais d’un rapport fou au cinéma à la pellicule, aux images qu’il prend (A.P. ne fait jamais de seconde prise; la quasi totalité des plans tournés sont utilisés). Il s’agit au départ de raconter comment Shirley Temple, America’s little sweetheart, n’a pas obtenu le rôle de Judy Garland dans Le Magicien d’Oz. Mais le film est constamment détourné: par une bande d’anarcho-structuralistes, par les Filles de Généraux (Pit,Pot,Put),
par des anges fascistes et sexués. Par Hollywood etc. S.T.S. jue avec et de sa durée: le spectateur bouge sans arrêt par rapport au film, lequel a au moins cinc fins. On en prend plein la vue et l’ouïe (répertoire-fleuve de chansons américaines et allemandes des annés trente-quarante). L’usage du kitsch est tellement primaire qu’il n’est pas insupportable-comme souvent. La Shirley Temple de l’histoire, c’est Rosa Morata, un corps enfantin et obscène qui s’articule–se désarticule à volonté, un visage génialment poupin. Elle a un don pour soutenir les longs plans fixes: comme celui, démentiel, où elle gringote des corn flakes avec flegme, assise contre un grand mur nu, alors que nous parviennent les dialogues d’un feuilleton-télévision américain, en voix off et histérique.
jueves, 19 de julio de 2007
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1 comentario:
This actress is very, very nice!
:-) and Toni Padrós, is an excellent director...=_O
Carinyets per a tu
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